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Le bloc-béton
LE MATÉRIAU LE PLUS CON

Le choix du matériau dont sera faite votre maison est capital. Il détermine la plupart des qualités attendues, il pèse lourd dans le bilan écologique de la construction, il implique telle ou telle structure et tel ou tel mode d'isolation, il représente une des dépenses majeures. Et le bloc-béton, le parpaing, le bloc agglo, au ciment gris, est sans doute le plus mauvais choix que vous puissiez faire, même si votre budget est serré.

Craignant d'être mis au ban de la construction et de voir leurs bénéfices s'amoindrir, les fabricants de blocs-béton ripostent. Avec les annonces radio/télé sur le bloc-béton (parpaing, moellon), nous voilà encore bien communiqués... En effet, c'est bien quand les énergies fossiles s'épuisent que GDF invente "Le gaz, une énergie durable". C'est quand les réservations TGV devenaient impossibles que la SNCF a lancé "C'est possible". Moralement, ça tient moins de l'information que de la propagande ! Même chose pour la campagne bloc-béton.


Naturel ne veut pas forcément dire bon pour la santé !

Essayons d'y voir plus clair : l'argument "94% de gravier, sable, argile, calcaire, tous naturels et 6% d'eau" est une évidence, une lapalissade. On peut bien se demander d'ailleurs ce qui, sur cette Terre, ne serait pas issu de la nature. C'est un peu facile : le mercure et les rayons gammas aussi.

Mais le plus intéressant est de constater que ce slogan est déjà une vérité arrangée, un premier mensonge par dissimulation. Car, en vérité, le bloc-béton c'est du gravier (30%), du sable (30%), liés par du ciment (40%). Et ce dernier, le ciment, c'est du calcaire et de l'argile, cuits à plus de 1000°, que l'on nomme d'abord "clinker". Ensuite on y ajoute du gypse, et des produits chimiques pour des fonctions spécifiques. Ces additifs peuvent provoquer des symptômes d'allergie, ce que l'on appelle "la gale du maçon". Le ciment n'ayant pas très bonne réputation, les communiquateurs ont préféré ne pas employer son nom et le remplacer par "calcaire et argile" qui font plus naturels. Il n'est jamais question de ciment dans les pages Internet qu'ils ont mises en ligne pour communiquer. Quelle hypocrisie !


Recyclage...

Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, qui diffuse des plaquettes où l'environnement semble devenu un souci majeur, propose des emplâtres sur des jambes de bois pour réduire les pollutions. On dit recyclage des déchets et ça fait drôlement bien. Mais ce souci de recyclage est en fait le plus souvent la recherche de bons plans pour économiser leur mise en décharge. Aujourd'hui, on élimine les déchets ultimes les plus dangereux et encombrants en les dispersant dans l'ensemble des constructions. Des bouteilles en plastique, des mousses de sièges de voitures, des résidus de plâtre ou de béton, des boues de papeterie, toutes sortes de cochonneries sont recyclés par incorporation dans les matériaux de gros-œuvre. Est-ce écologique tout ça ? Pas vraiment !

Précisons aussi que les blocs-béton, les laines de verre, et bien d'autres produits de construction peuvent contenir aussi bien des résidus de combustion de hauts fourneaux que des déchets atomiques, puisque l'Europe a accepté dans ses textes que la radioactivité des déchets soit redispersée au maximum et, concrètement, dans les matériaux de construction par exemple. Une mesure scandaleuse, pourtant officiellement en vigueur. Honte à nos décideurs ! Heureusement que des associations existent et, parmi elles, la Crii-Rad qui obtient des cadres à cette loi, forçant l'État à exiger étiquetage et information, ce qui empêche encore les industriels de faire n'importe quoi.

Le problème, c'est que les 400 fabricants de blocs-béton, répartis sur tout le territoire, échappent à tout contrôle sérieux. Le nombre des inspecteurs de la DNTCP est très faible. Ils s'occupent des restaurants, des super-marchés et puis voilà. Les enquêtes et inspections dans la petite usine tranquille du coin sont exceptionnelles, uniquement sur dénonciation, et les entrepreneurs en blocs-béton sont, de fait, libres de leurs recettes. La mixture doit répondre aux normes de résistance et de fonctionnalité définies par l'interprofession, et voilà tout. Que l'on y rajoute, bien broyés, les déchets de la clinique la plus proche, qui le verra ? Et pour finir, vous vous demandez peut-être ce que l'on fait des farines animales qui ne sont plus écoulées dans l'alimentation du bétail. Et bien, ça brûle figurez-vous et bien des cimenteries les utilisent comme combustible.



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